Face à la mer

Il était là, assis sur un banc, posé, face à la mer.
Il laissait passer ses pensées au gré des vagues, au gré du vent.
Il revoyait, un léger sourire aux lèvres, ses rêves d'enfant, ses vagabondages, ses balades en forêt, chaque souche soulevée, chaque feuille ramassée.
Il revoyait, sourcils froncés, ses vaines révoltes adolescentes qui, malgré tout, l'avaient forgé, endurcit, élevé, vers ce qu'il était aujourd'hui.
Il revoyait, nostalgique, son entrée dans l'âge adulte, la fougue de ses vingt ans, ses rêves, ceux accomplis, ceux renoncés.
Il revoyait sa vie d'adulte déterminé, doutant parfois de lui, mais jamais des convictions qui l'animaient.
Il revoyait ses enfants arriver, grandir, parcourir leur chemin, et lui devant enlevant autant que possible les pierres pour que jamais ils ne trébuchent, sachant bien pourtant que ce sont les chutes qui feront d'eux les adultes solides qu'ils seront.
Il pensait à la suite, un doux rayon de soleil sur sa peau comme pour le rassurer, un beau rayon de soleil dans les yeux rendant encore aveugle la minute d'après.
Il se lève maintenant, et d'un pas déterminé continue son chemin de vie.
Trébuche sur une pierre, rétablit l'équilibre, et repart vaillamment vers ce qui l'attend ensuite, heureux et confiant.
Car il sait que, quoi qu'il soit arrivé, et quoi qu'il arrive ensuite, cette vie qui n'appartient qu'à lui est sa chance, sa seule chance, et qu'il est le seul à pouvoir choisir ce qu'il en fait, ce qu'il en fera, et ce qu'il sera.
Un homme heureux, un homme serein, un homme chanceux, malgré tout.
Un homme vivant.

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