Soignons
Le sujet c'est toi. C'est moi. Lui, elle, eux, ton pire ennemi, ton meilleur ami. Ton patron détesté (ou adoré d'ailleurs), ta collègue préférée. La vieille dame du 5e. La jolie blonde au bout de la rue.
Le sdf devant la boulangerie, le fils de la voisine, ta fille, ton casse cou de neveu. Ton père, ta belle-mère, ta mamie chérie. Tous. Tous. Tous un jour.
Un jour, chacun d'entre nous aura besoin de soin. D'un peu de soin. Ou de beaucoup de soins. Tous. Impossible d'y échapper, tu as été, tu es ou tu seras concerné.
Alors: leur manifestion c'est la tienne aussi, c'est la nôtre.
Depuis des semaines, des mois, des années, tous les personnels soignants hurlent dans le vide.
Chaque jour le journal annonce un ou plusieurs services d'urgences fermé.
Hier la démission de tous les chefs de service de l'hôpital des enfants. Tous.
Ils n'en peuvent plus de ne pas pouvoir décemment te soigner. Ils n'en peuvent plus de ne pas pouvoir t'accueillir. Ils n'en peuvent plus d'enchaîner les heures, d'abattre de l'humain jour après jour. Ils sont insultés, frappés parfois, mais ce qui les tue c'est le silence des institutions. Pire encore, les fausses promesses et le mépris des autorités.
Ils ne sont pas habitués à se plaindre, ils sont dur au mal tu sais.
Le métier est difficile, ils l'ont compris dès le premier jour de leur premier stage.
Ils n'auront pas le temps d'aller aux toilettes pendant minimum 7h42, alors leur vessie devient hyper extensible et ils ne s'en rendent même plus compte.
Ils n'auront pas le temps de manger alors leur estomac se tait.
Ils n'auront pas le temps de dormir alors leur cycle de sommeil s'adapte.
Tout s'adapte. Tous s'adaptent.
Mais ce qu'ils ne peuvent plus accepter c'est de demander aux malades de s'adapter.
Tu ne seras pas écouté, pas le temps.
Tu ne seras pas couché, pas de lit.
Tu ne seras pas changé, pas de personnel.
Tu ne seras pas massé, arrangé, installé, nourri.
A ce rythme un jour tu ne seras pas même soigné.
Parce que tu comprends, tu n'es plus qu'un chiffre. Lit 8 ou brancard n°3. Tu n'as plus de vie, tu n'as plus d'histoire, pour le moment tu es encore symptomes-diagnostic-traitement mais pour combien de temps encore?
Ne t'y trompe pas. Ils ne sont pas dans la rue pour leurs vessies, leurs estomacs ou leurs heures de sommeil.
Ils sont dans la rue pour toi.
Pour que demain, si tu es malade, tu restes écouté, considéré, soigné.
Ils sont dans la rue pour défendre ton humanité.
Ta dignité.
Ton avenir.
Ils sont dans la rue pour soigner.
Alors hurle avec eux.
https://www.facebook.com/334336014032734/posts/557083595091307/
Le sdf devant la boulangerie, le fils de la voisine, ta fille, ton casse cou de neveu. Ton père, ta belle-mère, ta mamie chérie. Tous. Tous. Tous un jour.
Un jour, chacun d'entre nous aura besoin de soin. D'un peu de soin. Ou de beaucoup de soins. Tous. Impossible d'y échapper, tu as été, tu es ou tu seras concerné.
Alors: leur manifestion c'est la tienne aussi, c'est la nôtre.
Depuis des semaines, des mois, des années, tous les personnels soignants hurlent dans le vide.
Chaque jour le journal annonce un ou plusieurs services d'urgences fermé.
Hier la démission de tous les chefs de service de l'hôpital des enfants. Tous.
Ils n'en peuvent plus de ne pas pouvoir décemment te soigner. Ils n'en peuvent plus de ne pas pouvoir t'accueillir. Ils n'en peuvent plus d'enchaîner les heures, d'abattre de l'humain jour après jour. Ils sont insultés, frappés parfois, mais ce qui les tue c'est le silence des institutions. Pire encore, les fausses promesses et le mépris des autorités.
Ils ne sont pas habitués à se plaindre, ils sont dur au mal tu sais.
Le métier est difficile, ils l'ont compris dès le premier jour de leur premier stage.
Ils n'auront pas le temps d'aller aux toilettes pendant minimum 7h42, alors leur vessie devient hyper extensible et ils ne s'en rendent même plus compte.
Ils n'auront pas le temps de manger alors leur estomac se tait.
Ils n'auront pas le temps de dormir alors leur cycle de sommeil s'adapte.
Tout s'adapte. Tous s'adaptent.
Mais ce qu'ils ne peuvent plus accepter c'est de demander aux malades de s'adapter.
Tu ne seras pas écouté, pas le temps.
Tu ne seras pas couché, pas de lit.
Tu ne seras pas changé, pas de personnel.
Tu ne seras pas massé, arrangé, installé, nourri.
A ce rythme un jour tu ne seras pas même soigné.
Parce que tu comprends, tu n'es plus qu'un chiffre. Lit 8 ou brancard n°3. Tu n'as plus de vie, tu n'as plus d'histoire, pour le moment tu es encore symptomes-diagnostic-traitement mais pour combien de temps encore?
Ne t'y trompe pas. Ils ne sont pas dans la rue pour leurs vessies, leurs estomacs ou leurs heures de sommeil.
Ils sont dans la rue pour toi.
Pour que demain, si tu es malade, tu restes écouté, considéré, soigné.
Ils sont dans la rue pour défendre ton humanité.
Ta dignité.
Ton avenir.
Ils sont dans la rue pour soigner.
Alors hurle avec eux.
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