4 ans
Tu vois, la vie est faite de moments.
Passé, présent, futur, ce n'est pas le fil qui reste, ce sont les instants.
Instants tragiques, instants magiques, instant de rien, instant de tout.
En un instant tout bascule, en un instant tout s'éclaire.
Tout passe, tout casse, tout lasse.
Tout commence, tout fini.
C'est ce qui manque, après: les instants.
Ils viennent de frapper en plein estomac, marquant de leur empreinte le vide que tu as laissé.
Je me suis surprise cette année à de nouveau aimer le 1er mars, ce jour de renouveau, d'espoir, de retour du soleil et des oiseaux.
Puis je me suis souvenue. Et je m'en suis voulue.
J'ai toujours pas aimé la fête des pères sans père à fêter. Ça non.
J'ai empli mon anniversaire de gens aimés, mais ça n'a pas suffit.
J'ai encore 1000 fois eu le réflexe de t'appeler pour te raconter.
J'entends encore le son de ta voix, tant mieux.
Je t'ai encore détesté d'être parti si vite, si jeune.
Je suis toujours en colère de les voir grandir si vite, sans toi.
Encore cette année les dates s'égrènent et les souvenirs se rappellent, de la mi novembre à début décembre, encore cette année la vague me submerge, le chagrin s'installe, le spleen n'est plus à la mode surtout parce que tu n'es plus là pour le faire passer.
Il fait doux aujourd'hui. Comme il y a 4 ans.
J'irai bien voir la mer pour te dire quelques mots, j'irai bien boire un verre pour noyer leur écho.
J'irai bien te raconter un peu ma vie, si tu ne la vois pas.
J'irai bien me marrer un peu en me baladant dans les bois.
J'échangerais bien nos souvenirs de 95 face aux mouvements actuels.
Je parlerais bien quelques heures de politiques, de la vie, de pêche de bateau de trains et de passages à niveau.
Je me surprend parfois à expliquer les choses aux enfants croquis à l'appui.
Je répète et j'insiste, je tourne le même sujet dans 20000 phrases pour être bien certaine qu'ils comprennent.
Tous ces instants qui ont marqué notre vie quand tu étais là, je les reproduis aujourd'hui avec eux. C'est doux, c'est bon, et ça me fait marrer.
Voilà P'pa. 4 ans. Et c'est toujours la mer à boire.
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